L’Union sociale pour l’Habitat dénonce le niveau record des ponctions opérées sur les organismes Hlm en 2026 en l’état actuel du projet de loi de finances et des désengagements de l’Etat. L’Unafo soutient l’appel lancé par l’USH aux parlementaires et au nouveau Ministre.
L’USH ne décolère pas après avoir lu le projet de loi de finances. « Alors que la crise du logement n’a jamais été aussi forte, le budget proposé est catastrophique et va renforcer les effets de cette crise, dans l’hexagone comme en Outre-mer » affirme Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union. Par conséquent, elle appelle « l’ensemble des Parlementaires à bien saisir la réalité et les conséquences que pourrait avoir cette loi de finances pour 2026 sur les bailleurs sociaux, l’activité économique et la vie de nos concitoyens ».
Alors que la loi de finances pour 2025 avait acté, pour la première fois depuis 2018, une baisse de la RLS, laissant espérer une prise en compte durable, par le Gouvernement, du caractère improductif d’une mesure qui pénalise la capacité d’investissement des bailleurs sociaux, le projet de loi de finances pour 2026, non seulement revient sur cette dynamique, mais aggrave encore la charge financière supportée par les bailleurs sociaux.
L’Etat se désengage
L’Etat confirmerait par ailleurs son désengagement dans le financement du Fonds national des Aides à la Pierre (FNAP), qui permet notamment la production de logements très sociaux. Là encore, les bailleurs sociaux seraient amenés à compenser ce désengagement, en versant 375 millions d’euros de cotisations à la Caisse de Garantie du Logement locatif social (CGLLS), en hausse de 300 millions d’euros.
Enfin des aides de l’Etat pour la rénovation des logements et les changements de vecteurs étaient prévues en 2025 à hauteur de 200 millions d’euros. Aucune aide ne figure dans le projet de loi de finances pour 2026 pour ce type d’interventions.
Pour les Outre-mer, le désengagement se confirme également. Les autorisations d’engagement sont une nouvelle fois en baisse sur l’action n°1 (logement) : 236 M€ dans le PLF 2026 après 262 M€ en 2025. La baisse porte essentiellement sur les aides à la pierre accordées aux organismes de logement social pour la construction et l’amélioration du parc (142 M€ sont fléchés aux organismes après 166 M€ en 2025).
Des prélèvements de plus de 2 milliards d’euros
Selon les calculs de l’USH, les organismes de logement social verraient ainsi leurs dépenses augmenter de 550 millions d’euros par rapport à l’année précédente et leurs aides à la rénovation diminuer de 200 millions, soit au total 750 millions d’euros de moyens en moins pour entretenir, rénover et construire. Au total, les prélèvements prévus dans le projet de loi de finances pour 2026 atteindraient le niveau record de 2,175 milliards d’euros.
Si les chiffres pour 2026 étaient confirmés à l’issue du débat parlementaire, la contribution des organismes Hlm au budget de l’Etat s’élèverait, depuis 2017, à 16,169 milliards d’euros.