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Etre enfant et dormir à la rue est une réalité : tous les jours des centaines de familles privées de logement sont contraintes de passer la nuit dehors, faute de places d’hébergement disponibles. Le Collectif des Associations Unies organisait le 10 février une mobilisation à Lyon et a publié une tribune dans Libération.

Dans une tribune publiée dans le journal Libération, le collectif des Associations Unies, dont l’Unafo est membre, rappelle que « dans la nuit du 31 janvier 2022, en pleine semaine, près d’un millier d’enfants, dont la famille avait sollicité en vain le numéro d’appel d’urgence 115 pour une demande d’hébergement, ont passé la nuit dehors ou dans des abris de fortune ».

Paradoxalement, le fait d’être en famille peut devenir un obstacle à la mise à l’abri en raison du manque de places d’hébergement compatibles avec la composition familiale… et quand un hébergement est disponible, les familles sont parfois contraintes de se séparer pour y passer la nuit.

Le mal-logement pèse sur la vie quotidienne des enfants et affecte leur vie sociale, familiale, sanitaire et scolaire, mais aussi leur avenir en fragilisant leur développement et perturbant leur insertion socioprofessionnelle future. C’est la double peine dès le plus jeune âge.

En laissant ses enfants à la rue, la France ne respecte pas la convention internationale des droits de l’enfant et le code de l’action sociale et des familles qui prévoit que «toute personne en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence». S’agissant des personnes étrangères, cet accès à un hébergement n’est pas subordonné à une condition de régularité du séjour.

Cette situation ne peut plus durer. C’est pourquoi, le Collectif des Associations Unies appelle à la création d’un réseau citoyen d’alerte et d’entraide pour les familles d’enfants sans domicile. Équipes éducatives, parents, citoyens, utilisons notre vigilance collective pour interpeller les pouvoirs publics, faire respecter le droit inconditionnel à l’hébergement et au logement, et s’assurer qu’aucun enfant ne soit plus forcé de passer la nuit dehors.

La fin du sans-abrisme chez les enfants passe par la volonté politique d’appliquer un certain nombre de mesures : création de nouvelles places d’hébergement et de logements accessibles aux plus pauvres et permettant le respect de l’unité familiale, humanisation des structures d’hébergement, facilitation de l’accès aux droits des familles, renforcement du Logement d’abord, revalorisation des minima sociaux et des aides au logement (APL), assouplissement des régularisations de personnes à droits incomplets, pour enfin, leur permettre une stabilisation par le logement.