Lettre ouverte au Premier Ministre par le Collectif Alerte

A travers cette lettre, les membres du Collectif Alerte tiennent à « transmettre leurs vives inquiétudes quant aux conséquences, immédiates et à venir, de cette crise pour les personnes en situation de précarité, mais également pour les associations qui les accompagnent ».

Face à l’urgence sanitaire, le Collectif Alerte appelle à agir immédiatement et à aller plus loin que les dispositions déjà prises par le Gouvernement. Le Collectif demande donc de :

• mettre en place des dispositifs en direction des personnes à la rue, vivant en squats ou bidonvilles ;
• préserver les droits de l’ensemble des personnes présentes sur le territoire, quelle que soit leur situation administrative ;
• garantir et faciliter l’accès aux soins pour tous ;
• instaurer une prime exceptionnelle, en faveur des allocataires des minima sociaux et des familles bénéficiaires de l’allocation de rentrée scolaire ;
• assurer un accès aux aides sociales pour toutes les personnes qui en font la demande.

Toutes les associations le savent, l’épidémie du Covid-19 et le confinement n’ont fait que mettre en lumière les difficultés que vivent quotidiennement les personnes les plus modestes et les failles d’un système censé les protéger. Au-delà de l’urgence, le Collectif Alerte exhorte donc à « anticiper la suite pour éviter que cette crise sanitaire ne se transforme en crise sociale durable avec des milliers de personnes à faibles revenus qui basculeraient dans la pauvreté ».

Pour cela, le Collectif Alerte demande que soit mis en œuvre un plan de relance sociale ambitieux, dès la sortie de la crise avec, notamment, des mesures fortes liées à la politique du logement :

• garantir une politique du logement digne avec un programme ambitieux de construction de logement sociaux ;
• investir dans la rénovation thermique ;
• revaloriser les minima sociaux et les aides au logement ;

Plus largement, le Collectif Alerte souhaite que l’ensemble des acteurs puisse se saisir des enseignements de cette crise afin qu’ils puissent concevoir ensemble une société réellement solidaire portée par des politiques publiques fortes qui permettront l’accès de tous aux droits en matière de santé, d’alimentation, d’éducation et d’emploi.