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Décembre 2022

La gale et les épidémies de gale en collectivité

L’affection gale

La gale est une infection cutanée, sans gravité, due à un parasite de la famille des acariens, invisible à l’œil nu, appelé « sarcopte ». La gale commune se manifeste par des démangeaisons intenses qui surviennent surtout la nuit. La gale profuse se caractérise par l’étendue des signes cutanés sur l’ensemble du corps.  Contrairement à une idée répandue, la gale commune est peu contagieuse. La contamination se fait par contacts directs et prolongés peau à peau avec une personne atteinte ou, exceptionnellement, par contacts indirects avec des tissus très contaminés (linge de corps, draps). La gale profuse a par contre une contagiosité plus importante.

Le lavage des mains avec savon est essentiel pour éliminer le parasite sur la peau et ainsi limiter la contamination. (Attention ! Les solutions hydro alcooliques ne sont pas efficaces contre le sarcopte.)

Pour les personnes qui traitent le linge et la chambre de la personne atteinte de gale, il est recommandé de porter des gants et une blouse pendant la manipulation et le traitement du linge. Cette recommandation est valable au quotidien même en dehors de suspicion de gale.

La gale est une maladie dermatologique bénigne mais qui nécessite un traitement rigoureux et coordonné, car elle ne se guérit pas sans traitement.

La gale en collectivité

Compte tenu de la connotation sociale négative de la gale (comme d’ailleurs de la tuberculose) et de la crainte que suscite le risque de contagion, avec des réactions disproportionnées, il importe de veiller à une information claire et complète de l’ensemble de la communauté.

Le diagnostic

Le diagnostic de la gale doit être établi par un médecin.  Le diagnostic clinique repose sur un triptyque : une envie impérieuse de se gratter entre les plis, la localisation caractéristique des lésions cutanées, un cas de gale avéré dans l’environnement proche de la personne.

En cas de gale profuse et/ou d’épidémie, une confirmation du diagnostic par prélèvement parasitologique doit être systématique. Cela nécessite le recours à un service de dermatologie ou de parasitologie.

Les contacts :

Le médecin avec l’aide du personnel de l’établissement définira la liste des contacts (il faut avoir eu des contacts cutanés avec le malade).

Le traitement

Le traitement de la gale est prescrit par un médecin généraliste ou dermatologue/parasitologue. La réussite du traitement repose sur le traitement simultané de la personne qui a la gale, de ses contacts proches, du linge et de son environnement de vie (chambre, tente, sac de couchage…).

Le traitement des personnes :

Il existe deux grandes familles de traitement : le traitement oral (en comprimé), et le traitement local (crème ou lotion). Le médecin peut prescrire l’un ou l’autre voir les deux. Il est nécessaire de renouveler le traitement une semaine plus tard.

Quel que soit le traitement préconisé par le médecin, dans les lieux d’hébergement il est important de savoir que celui-ci est à compléter par une désinfection de tout le linge utilisé dans les 3 jours précédant le diagnostic et un nettoyage classique de l’environnement.

ATTENTION : Après le traitement, les démangeaisons régressent le plus souvent en 2 à 3 jours, mais elles peuvent persister quelques semaines sans pour autant être un signe d’échec du traitement

Le traitement de l’entourage (sujets contacts) dépend de la proximité avec la personne malade et du type de gale.

En cas de gale commune, le traitement peut être limité au 1er cercle des personnes ayant eu un contact cutané prolongé avec le cas (entourage proche, partenaire sexuel, personnes partageant la même chambre…)

En cas de gale profuse, il est nécessaire de traiter les personnes vivant dans la même collectivité voire les personnes visitant la collectivité.

Le traitement des vêtements et de la literie :

Un simple lavage en machine à 60° permet de décontaminer le linge et la literie. Dans le cas où le linge ne peut être lavé en machine à cette température, il est nécessaire d’utiliser un acaricide (EX. A-PAR ou ENVIROSCAB) ou de mettre le linge en quarantaine dans un sac plastique hermétique (type sac poubelle) pendant trois jours à une température de 20° ou plus, puis laver à 30°. Le personnel portera une blouse et des gants pour manipuler le linge.

Le traitement des locaux :

En cas de gale commune, il n’y a pas lieu de traiter les locaux avec un acaricide. Un nettoyage simple (aspirateur, lavage) des locaux et du mobilier est suffisant. Il peut cependant être nécessaire de pulvériser un acaricide sur les fauteuils et canapés en tissus non lavable s’ils ont été très souvent utilisés par la personne malade

En cas de gale profuse, le recours à un acaricide est nécessaire.

Les produits acaricides ne doivent pas être manipulés par ou en présence d’une personne asthmatique et sont à utiliser loin de toute flamme et dans une pièce aérée.

Procédure pour  les structures d’hébergement ou pour les associations intervenant auprès de personnes à la rue ou en campements

Suspicion et alerte

Une suspicion de cas de gale peut survenir dans un centre d’hébergement dans le cadre d’une plainte d’une personne décrivant de signes compatibles avec les symptômes de la gale, dans le cadre d’une consultation médicale ou à un bilan infirmier, ou suite à un signalement par une association en amont de l’arrivée dans le centre.

Dès confirmation du diagnostic initial par un médecin, il y a lieu de signaler la situation à l’Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes

– si suspicion de plusieurs cas de gale commune (notion d’épidémie)

– si cas de gale profuse,

– si l’information sur la situation sanitaire du centre provoque des réactions importantes et inappropriées.

https://www.auvergne-rhone-alpes.ars.sante.fr/signaler-ou-declarer-0

Pour toute aide à la déclaration, vous pouvez contacter l’ARS ARA au point focal régional :

E-mail : ars69-alerte@ars.sante.fr
Tél : 0 800 32 42 62

Diagnostic et traitement

En cas de suspicion, une confirmation par examen clinique par un médecin doit systématiquement être recherchée. L’intervention du médecin sera de toute façon incontournable pour la prescription du traitement. Le recours à un dermatologue/parasitologue est toujours utile pour confirmer le diagnostic et adapter la démarche thérapeutique

Si possible, il est recommandé que ce médecin puisse se rendre sur les lieux de vie de la personne, afin de limiter les risques de transmission

Les personnes n’ayant pas de couverture médicale peuvent se rendre dans les PASS. Toutes les PASS peuvent prescrire et fournir, sans frais pour le patient, un traitement adapté. Mais celui-ci ne sera pas efficace si la personne infectée ne peut pas traiter son environnement (vêtements, tente, sac de couchage…) par la même occasion.

Lors de la mise en œuvre d’un traitement en campement, il est indispensable de prévoir une phase d’explication, de médiation, quelques jours avant toute intervention. Faute de cette intervention, le traitement peut être incomplet, non efficace, ou incompris.

Télécharger les documents

Protocole gale pour CAES en région ARA