La CNAF a actualisé cet été la circulaire sur la PSE-CAF de 2020 afin d’intégrer deux réformes récentes : la coordination entre les Foyers de jeunes travailleurs et les Services intégrés d’accueil et d’orientation (Siao) ainsi que la réforme des modalités d’octroi de l’aide à la gestion locative sociale (AGLS) versée par les services de l’Etat. Elle considère par ailleurs nécessaire « de réinterroger le projet porté par les FJT afin que l’accueil en FJT soit mieux adapté aux besoins des jeunes, notamment les plus fragiles d’entre eux ».
La circulaire prend acte que « les jeunes sont particulièrement exposés aux situations de vulnérabilité du fait même du caractère non-linéaire de leurs parcours (alternance entre périodes d’emploi, d’étude etc.), certaines situations requièrent une attention particulière (jeunes sortant de l’aide sociale à l’enfance, jeunes en situation de monoparentalité, jeunes en situation de handicap, jeunes sans ressources en recherche active d’emploi, etc.). »
Des liens renforcés avec les SIAO
Si l’actualisation de la circulaire demeure à la marge, c’est dans ses fondements qu’il faut examiner sa nouveauté. Pour favoriser l’accueil et l’accompagnement des plus fragiles, la circulaire s’appuie sur la coordination entre les FJT et les SIAO, en rappelant que la convention tripartite Etat-gestionnaire-SIAO « doit notamment permettre d’anticiper les fins de prise en charge par l’Ase des jeunes résidents en FJT ».
Dans le contexte de relations parfois compliquées entre les SIAO et les gestionnaires, ce lien peut être considéré comme un facteur d’inquiétude mais aussi d’espoir. Inquiétude notamment sur des orientations de jeunes qui ne réuniraient pas les attentes légitimes des gestionnaires de FJT dans les garanties de ressources, de prévisibilités de ressources ou face à des situations sociales trop complexes au regard des moyens des établissements. Inquiétude par exemple vis-à-vis de l’accueil de jeunes en CEJ dont les situations sont souvent très fragiles.
Facteur d’espoir parce que cette circulaire contient l’embryon (qui certes existe localement) de dialogues des différents financeurs autour du projet socio-éducatif. En effet, les logiques de chaque institution (Etat, CAF, Conseils départementaux et autres collectivités territoriales…) semblaient parfois tirailler les opérateurs dans des directions différentes. La phrase : « La Caf est invitée à associer les collectivités territoriales dans le soutien à l’activité du FJT via la convention territoriale globale (CTG) », est intéressante : l’Unafo aimerait y voir la perspective d’une « conférence des financeurs » que nous appelons de nos vœux.
L’articulation des financements
Ce lien entre des instruments de politiques publiques, on le retrouve aussi avec l’AGLS : cette dernière aide n’apparaissait pas de manière si évidente complémentaire de la PSE-CAF, sinon dans les pratiques. La circulaire affirme au contraire ce chaînage à la fois dans l’outil informatique Maïa et dans la construction institutionnelle. La circulaire précise que le nouveau calcul de l’AGLS, qui s’appuie sur l’extrait de déclaration du prévisionnel dans Maïa, « nécessite d’ouvrir les appels de déclaration et de les traiter dans les meilleurs délais afin de permettre la bonne articulation des financements ».