2018-2025 : 7 ans d’études sur le rôle de tremplin du Logement accompagné

Une nouvelle donnée sur les modalités d’accompagnement individuel des personnes

Afin d’obtenir une vision des manques d’appui des gestionnaires dans leur mission d’accompagnement, l’Unafo a demandé à ses adhérents si les personnes qui emménagent bénéficiaient d’un suivi social individuel et par qui celui-ci était réalisé.

Les premiers résultats, portant sur 26 % des entrées en 2024, mettent en lumière un constat majeur : plus d’un tiers des résidents emménagent sans référent social identifié. Dans la majorité des cas, le suivi social est réalisé en interne par les gestionnaires, notamment dans les résidences jeunes (57 %) et les résidences sociales (63 %). Dans les pensions de famille et résidences accueil, les mandataires judiciaires ou familiaux (35 %) et les structures spécialisées dans les troubles psychiques (13 %) interviennent plus fréquemment.

À 3 semaines de la nouvelle édition des « Rencontres du logement accompagné » organisée les 24 et 5 novembre à Lyon sur le thème « Le lien social en actions ! », l’étude témoigne donc du rôle majeur des résidences sociales dans cet accompagnement individuel. Une donnée d’autant plus importante que l’Unafo réclame dans le cadre du débat sur les lois de finances le renforcement de 6 millions d’euros de l’enveloppe dédiée à l’aide à la gestion locative sociale afin de couvrir les besoins de la réforme lancée en 2025.

Le logement accompagné : un outil incontournable de la politique du Logement d’abord

Répondant aux principes clés du Logement d’abord, le logement accompagné participe très concrètement à lutter contre le sans-abrisme en apportant une solution rapidement accessible de logement aux personnes dans les situations les plus précaires. Ainsi, la proportion de personnes issues de la rue et de structures d’hébergement qui ont emménagé dans le logement accompagné s’établit à 38 % en 2024. Cette proportion était de 34 % en 2018. Hors logement jeune, ce chiffre monte à 47 % en résidence sociale et jusqu’à 49 % en pensions de famille et 54% en foyers de travailleurs migrants. Ces parts étaient respectivement de 43 %, 33 % et 38 % en 2018.

Depuis le début du plan Logement d’abord, ce sont près de 100 000 personnes issues de la rue ou des dispositifs d’hébergement qui ont pu accéder à un logement accompagné. Elles étaient ainsi 14 000 à obtenir les clés de leur logement accompagné en 2024, tous dispositifs confondus (contre 10 000 en 2018).

Une augmentation constante des femmes parmi les personnes emménageant

La majorité des personnes ayant emménagé dans une structure de logement accompagné reste des hommes (67 %) mais la part des femmes est globalement en hausse constante depuis 2013 et correspond en 2024 à 33 % des entrants, contre 27 % en 2018.

L’amélioration de la situation des résidents

Le logement accompagné facilite aussi l’accès au logement pour les travailleurs à faibles revenus : une large majorité des personnes ayant emménagé en 2024 sont en situation d’activité (57 %). 54 % des personnes entrantes ont des revenus inférieurs au seuil de pauvreté et 24 % disposent de moins de 635 € par mois.

Avec un taux de rotation moyen élevé (23 %), le logement accompagné participe à la fluidité des parcours logement : le secteur représente ainsi une part significative dans les attributions de logements sociaux (10 %) – nettement supérieure à la part des logements qu’il représente dans l’ensemble du parc social (3 %) -, notamment si l’on compare au parc locatif social familial dont le taux de rotation est près de 3 fois plus faible (7 % en 2024, et en baisse constante depuis 2016).

À l’issue de leur séjour en logement accompagné, la situation de logement des personnes s’améliore fortement : 60 % d’entre elles trouvent une solution de logement classique dans le parc social ou privé tandis que 11 % des personnes restent dans un dispositif de logement accompagné.

À la sortie toujours, 57% des personnes disposent d’un revenu supérieur au seuil de pauvreté – soit 10 points de plus entre l’entrée et la sortie -, dont 33 % au-delà de 1 500 €.

Une réponse adaptée aux jeunes actifs en situation de mobilité

La flexibilité des dispositifs favorise par ailleurs la mobilité professionnelle, qui est citée comme motif d’entrée pour près d’un quart des personnes (23 %), ce chiffre atteignant 41 % dans les résidences pour jeunes.

La capacité du secteur du logement accompagné à apporter une solution souple de logement autonome et abordable facilite les mouvements, les installations rapides et permet, notamment dans les résidences pour jeunes, de répondre aux besoins de ceux qui souhaitent accéder à des territoires plus attractifs pour y trouver leurs premiers emplois.

L’étude démontre une nouvelle fois le rôle prépondérant du logement accompagné dans l’accès au logement des personnes en situation de précarité et son rôle dans la stabilisation et la reconstruction des parcours de vie. En apportant des solutions de logement adaptées aux besoins de nombreux profils et un accompagnement adapté aux besoins des personnes, le logement accompagné participe très concrètement à la faire sortir des personnes de l’hébergement, à répondre aux besoins de logements très sociaux des territoires et à l’amélioration des conditions de vie et économiques des résidents jouant ainsi pleinement son rôle de tremplin vers le parc social classique ou privé.

Méthodologie de l’enquête

L’Unafo a collecté un ensemble de données brutes, telles qu’elles étaient présentes dans les systèmes d’information de ses adhérents. L’enquête a porté sur les personnes ayant emménagé (entrées) ou ayant quitté (sorties) leur logement entre le 1er janvier et le 31 décembre 2024. Il s’agit d’une enquête sur les flux et non d’une enquête d’occupation.